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Sociologue
Directrice du MAS DAS en direction d’institutions éducatives, sociales et socio-sanitaires
Formée à l’Université de Genève, j’ai été chercheuse invitée à l’Université de Californie, Berkeley pendant deux ans (invitée par Arlie R. Hochschild, puis Barrie Thorne), à l’IRIS, EHESS Paris et à l’Université de Colombie britannique, Vancouver. Actuellement, je suis aussi chercheuse associée à l’Institut des études genre de l’Université de Genève.
Je viens de participer à la coordination d’Androcène, un numéro de la revue scientifique Nouvelles Questions Féministes sur la dimension genrée de l’anthropocène. Je me réjouis de publier Se réinventer en tant qu’homme (en soumission), un livre qui donne des pistes théoriques et pratiques pour s’éloigner du patriarcat.
Préoccupations actuelles d’enseignement et de recherche en lien avec le MAS DAS Dis
MAS DAS Dis
MAP – Interroger le travail social par une approche en études genre
La transformation de soi / la transformation du genre
Mon prochain ouvrage, intitulé Se réinventer en tant qu’homme (en soumission) analyse la manière dont certains hommes, en modifiant leurs façons de croire, penser, sentir ou agir, se réinventent en tant que personne et, ce faisant, s’éloignent d’idéaux normatifs de masculinité. Pour ce faire, je me suis entretenue avec des hommes vivant dans un contexte géographique, la baie de San Francisco, très marqué par trois forces structurantes incitant les hommes à se transformer – le féminisme, les transformations du monde du travail et le développement personnel. Cette région m’a servi de prisme pour repérer et analyser des processus de transformation personnelle d’hommes se produisant également en Europe. Dans cet ouvrage, je montre notamment que l’acquisition de connaissances en sciences sociales articulée à des pratiques introspectives dites de « développement personnel » s’avère particulièrement efficace pour transformer le genre en soi et chez autrui.
En se transformant en profondeur, les hommes de cette recherche offrent une présentation d’eux-mêmes dans laquelle ils ne se retrouvent pas lésés par la perte de leurs privilèges. Au contraire, par leur cheminement ils améliorent la qualité de leur vie professionnelle, amicale, affective, intime ou sexuelle.
Le mouvement #MeToo incite aujourd’hui les hommes à se transformer, tout en les laissant démunis face à ce nouvel impératif. En disséquant avec finesse les processus de transformation, leurs supports et leurs écueils, cet ouvrage offre aux hommes des pistes concrètes pour se réinventer. En dépeignant les contours d’un rapport apaisé au vivant, il apporte aussi des réponses à la crise environnementale que nous traversons.
Mes résultats m’ont dès lors incité à entreprendre une nouvelle recherche (avec Anne Perriard) qui explore les enjeux sociaux du développement personnel.
Mon étude californienne s’inscrit dans le prolongement de ma précédente recherche FNS (2008-2011) sur ce qui incitent les femmes à penser ou à agir le genre. J’ai analysé l’effet de différentes instances de socialisation (famille, école, travail, etc.) sur la constitution ou la consolidation de dispositions subversives. J’ai notamment mis en exergue l’influence des relations d’amitié entre femmes et du support de la lecture de textes portant des idées féministes.
Lire l'interview Féministe ou non-féministe, peu importe, au fond!, paru dans Le Temps, le samedi 15 juin 2019.
Lire l'article On ne naît pas féministe, on le devient
L’appropriation des sciences sociales, la sociologie de la réception
Ma thèse de doctorat ainsi que mes deux recherches postdoctorales (Genève/Berkeley) m’ont permis d’analyser la manière dont les individus s’approprient les sciences sociales (et notamment des études genre) hors du milieu académique, en vue de transformer certaines de leurs dispositions genrées. Dans ma recherche sur le « devenir féministes » à Genève, je mets en exergue les types de textes variés portant des idées féministes, des Frustrés de Claire Bretécher au Deuxième sexe de Simone de Beauvoir, de Waris Dirié à Tolstoï. Dans ma recherche californienne sur les hommes dits « progressistes » (Des hommes appréciables. Se transformer et inspirer autrui, à paraître), j’analyse minutieusement la manière dont sciences sociales transforment la manière de croire, penser, sentir et agir de mes enquêtés. Je poursuis ces réflexions dans le cadre de mes enseignements en étant attentive aux différents canaux de diffusion des sciences sociales.
Le couple et la famille
Dans mon ouvrage issu de ma thèse de doctorat De l’argent à soi. Les préoccupations sociales des femmes à travers leur rapport à l’argent (PUR, 2009), j’explore la manière dont les femmes manifestent un souci de soi en termes d’autonomie et d’égalité à travers des gestes ordinaires relatifs à l’argent dans le couple. Leurs exigences éthiques, révélées dans leur rapport à l’argent, se réfèrent implicitement aux rapports de domination entre les sexes dont certains aspects ne sont plus tolérés. Les femmes donnent ainsi du sens à l’argent dans un contexte d’idéal d’émancipation, mais aussi d’inégalités objectives entre les sexes. En montrant qu’aujourd’hui les femmes travaillent leur émancipation sur un mode individuel et non collectif, et sans mobiliser la critique des rapports sociaux de sexe, cette recherche renouvelle la question de l’héritage du féminisme des années 1970.
Le commentaire de 4ème de couverture d’Arlie Hochschild sur mon livre De l’argent à soi :
Arlie Hochschild, UC Berkeley, auteure de The Commercialization of Intimate Life, The Time Bind et The Second Shift
Mon livre dans "l'émission La Smala, RTS.
Mes deux recherches postdoctorales sur la transformation du genre (Genève/Berkeley) m’ont en outre permises d’explorer le poids de la socialisation familiale sur l’émergence de dispositions critiques.Enfin, j’ai publié, avec M. Modak et P. Gaberel, La parentalité. Perspectives critiques ouvrage destiné aux professionnel∙le∙s en travail social.
Le rapport à l’argent
Dans le prolongement de mes réflexions sur le rapport à l’argent, le genre et les inégalités, j’ai mené une étude avec Sophie Rodari sur le processus d’attribution d’aides financières aux personnes surendettées par les assistantes sociales et les assistants sociaux à Genève. Nous nous sommes centrées sur la pratique des professionnel∙le∙s en fonction dans les services qui prennent en charge les personnes et leurs familles en proie à d’importantes difficultés financières.
Je me suis aussi intéressée au rapport à l’argent des femmes cadres, sollicitée en tant qu’experte scientifique par un réseau international de femmes cadres, le PWN Paris, dont certaines de leurs membres étaient interpellées par la réticence que les femmes ont à demander des augmentations. Voir leur documentaire sur la question