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Laurence Bachmann

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Portrait de Laurence Bachmann

Professeure HES associée

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Numéro de téléphone: +41 22 558 59 89

Numéro de bureau: F008

Filière Travail social

Laboratoire(s)/Institut(s):

  • Centre de recherche (CERES)
  • Centre de formation continue (CEFOC)

Biographie:

Sociologue

Directrice du MAS DAS en direction d’institutions éducatives, sociales et socio-sanitaires

Formée à l’Université de Genève, j’ai été chercheuse invitée à l’Université de Californie, Berkeley pendant deux ans (invitée par Arlie R. Hochschild, puis Barrie Thorne), à l’IRIS, EHESS Paris et à l’Université de Colombie britannique, Vancouver. Actuellement, je suis aussi chercheuse associée à l’Institut des études genre de l’Université de Genève.

Je viens de participer à la coordination d’Androcène, un numéro de la revue scientifique Nouvelles Questions Féministes sur la dimension genrée de l’anthropocène. Je me réjouis de publier Se réinventer en tant qu’homme (en soumission), un livre qui donne des pistes théoriques et pratiques pour s’éloigner du patriarcat.

Site internet:

Enseignement(s):

Préoccupations actuelles d’enseignement et de recherche en lien avec le MAS DAS Dis

  • Le processus de transformation de soi inhérent à l’acquisition d’une posture professionnelle, dont nos formations en sont des lieux privilégiés. Dans ce processus, la place des sciences sociales et du développement personnel dans la consolidation d’une réflexivité cognitive et émotionnelle.
  • La transition d’un management hiérarchique à un management participatif. L’émergence d’un nouvel idéal de manager se distinguant du modèle de cadre incarné par un homme autoritaire et/ou paternaliste. Dans ce cadre, la question du pouvoir, auquel les femmes et/ou les personnes d’origine modeste et/ou non blanches accèdent depuis peu.
  • La consolidation ou le développement d’un esprit critique et de marges de manœuvre chez les cadres face à un contexte aux injonctions multiples et contradictoires. La place des sciences sociales dans ce processus de distanciation et de subjectivation.

MAS DAS Dis

  • La posture professionnelle : approche sociologique
  • Le développement personnel dans le management : enjeux sociologiques
  • Accompagnement au travail de master
  • Analyse en groupe de la pratique professionnelle

MAP – Interroger le travail social par une approche en études genre

  • Le développement personnel. Enjeux sociologiques d’un nouveau code social

Intérêt(s) de recherche:

La transformation de soi / la transformation du genre

Mon prochain ouvrage, intitulé Se réinventer en tant qu’homme (en soumission) analyse la manière dont certains hommes, en modifiant leurs façons de croire, penser, sentir ou agir, se réinventent en tant que personne et, ce faisant, s’éloignent d’idéaux normatifs de masculinité. Pour ce faire, je me suis entretenue avec des hommes vivant dans un contexte géographique, la baie de San Francisco, très marqué par trois forces structurantes incitant les hommes à se transformer – le féminisme, les transformations du monde du travail et le développement personnel. Cette région m’a servi de prisme pour repérer et analyser des processus de transformation personnelle d’hommes se produisant également en Europe. Dans cet ouvrage, je montre notamment que l’acquisition de connaissances en sciences sociales articulée à des pratiques introspectives dites de « développement personnel » s’avère particulièrement efficace pour transformer le genre en soi et chez autrui.

En se transformant en profondeur, les hommes de cette recherche offrent une présentation d’eux-mêmes dans laquelle ils ne se retrouvent pas lésés par la perte de leurs privilèges. Au contraire, par leur cheminement ils améliorent la qualité de leur vie professionnelle, amicale, affective, intime ou sexuelle.

Le mouvement #MeToo incite aujourd’hui les hommes à se transformer, tout en les laissant démunis face à ce nouvel impératif. En disséquant avec finesse les processus de transformation, leurs supports et leurs écueils, cet ouvrage offre aux hommes des pistes concrètes pour se réinventer. En dépeignant les contours d’un rapport apaisé au vivant, il apporte aussi des réponses à la crise environnementale que nous traversons.

Mes résultats m’ont dès lors incité à entreprendre une nouvelle recherche (avec Anne Perriard) qui explore les enjeux sociaux du développement personnel.

Mon étude californienne s’inscrit dans le prolongement de ma précédente recherche FNS (2008-2011) sur ce qui incitent les femmes à penser ou à agir le genre. J’ai analysé l’effet de différentes instances de socialisation (famille, école, travail, etc.) sur la constitution ou la consolidation de dispositions subversives. J’ai notamment mis en exergue l’influence des relations d’amitié entre femmes et du support de la lecture de textes portant des idées féministes.

Lire l'interview Féministe ou non-féministe, peu importe, au fond!, paru dans Le Temps, le samedi 15 juin 2019.

Lire l'article On ne naît pas féministe, on le devient

L’appropriation des sciences sociales, la sociologie de la réception

Ma thèse de doctorat ainsi que mes deux recherches postdoctorales (Genève/Berkeley) m’ont permis d’analyser la manière dont les individus s’approprient les sciences sociales (et notamment des études genre) hors du milieu académique, en vue de transformer certaines de leurs dispositions genrées. Dans ma recherche sur le « devenir féministes » à Genève, je mets en exergue les types de textes variés portant des idées féministes, des Frustrés de Claire Bretécher au Deuxième sexe de Simone de Beauvoir, de Waris Dirié à Tolstoï. Dans ma recherche californienne sur les hommes dits « progressistes » (Des hommes appréciables. Se transformer et inspirer autrui, à paraître), j’analyse minutieusement la manière dont sciences sociales transforment la manière de croire, penser, sentir et agir de mes enquêtés. Je poursuis ces réflexions dans le cadre de mes enseignements en étant attentive aux différents canaux de diffusion des sciences sociales.

Le couple et la famille

Dans mon ouvrage issu de ma thèse de doctorat De l’argent à soi. Les préoccupations sociales des femmes à travers leur rapport à l’argent (PUR, 2009), j’explore la manière dont les femmes manifestent un souci de soi en termes d’autonomie et d’égalité à travers des gestes ordinaires relatifs à l’argent dans le couple. Leurs exigences éthiques, révélées dans leur rapport à l’argent, se réfèrent implicitement aux rapports de domination entre les sexes dont certains aspects ne sont plus tolérés. Les femmes donnent ainsi du sens à l’argent dans un contexte d’idéal d’émancipation, mais aussi d’inégalités objectives entre les sexes. En montrant qu’aujourd’hui les femmes travaillent leur émancipation sur un mode individuel et non collectif, et sans mobiliser la critique des rapports sociaux de sexe, cette recherche renouvelle la question de l’héritage du féminisme des années 1970.

Le commentaire de 4ème de couverture d’Arlie Hochschild sur mon livre De l’argent à soi :

L’argent parle. Dans cet ouvrage éclairant, profond et remarquablement écrit, Laurence Bachmann explore ce que l’argent dévoile sur les relations entre hommes et femmes. Jusqu’à présent, l’argent des hommes, hautement patriarcal, a toujours dit : « Tu as besoin de moi; fais ce que je dis. » L'argent des femmes actives professionnellement rétorque soit « Je garde le silence, je t’obéirai encore », soit « Je n’ai pas besoin de toi » et « Tu ne devrais pas avoir besoin de moi. » Mais cette recherche met en évidence la nécessité de questionner la base culturelle de l’individualisme de marché, de fonder l’égalité des sexes sur une vision de communauté morale partagée, de sorte que l’argent puisse plus souvent dire, en toute honnêteté : « Voici mon présent pour nous tous. » 

Arlie Hochschild, UC Berkeley, auteure de The Commercialization of Intimate Life, The Time Bind et The Second Shift

Mon livre dans "l'émission La Smala, RTS.

Mes deux recherches postdoctorales sur la transformation du genre (Genève/Berkeley) m’ont en outre permises d’explorer le poids de la socialisation familiale sur l’émergence de dispositions critiques.Enfin, j’ai publié, avec M. Modak et P. Gaberel, La parentalité. Perspectives critiques ouvrage destiné aux professionnel∙le∙s en travail social.

Le rapport à l’argent

Dans le prolongement de mes réflexions sur le rapport à l’argent, le genre et les inégalités, j’ai mené une étude avec Sophie Rodari sur le processus d’attribution d’aides financières aux personnes surendettées par les assistantes sociales et les assistants sociaux à Genève. Nous nous sommes centrées sur la pratique des professionnel∙le∙s en fonction dans les services qui prennent en charge les personnes et leurs familles en proie à d’importantes difficultés financières.

Je me suis aussi intéressée au rapport à l’argent des femmes cadres, sollicitée en tant qu’experte scientifique par un réseau international de femmes cadres, le PWN Paris, dont certaines de leurs membres étaient interpellées par la réticence que les femmes ont à demander des augmentations. Voir leur documentaire sur la question

Autre(s) activité(s):

  • Chercheuse associée à l’Institut des Etudes genre de l’Université de Genève
  • Chercheuse associée au PNR LIVES du FNS

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