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Pratique quotidienne et amour du papier
Depuis les années 1990, Guillaume Dégé s’astreint à la pratique quotidienne des carnets. Celle-ci est devenue le vivier de l’ensemble de son travail graphique. Il présente dans cette conférence la typologie de cette pratique libre et dénuée de prérequis mais aussi rituelle et formalisée. Entre carnets de « footing » qui lui permettent de formuler des problèmes graphiques et de maintenir l’aptitude de sa main et carnets de « compost » où des parties intéressantes de dessins ratés sont recyclées à l’aide du collage, l’illustrateur bibliophile détaille les usages de cet outil intime.
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Enquête sur le muscle créatif
Delphine Perret s’interroge sur la pensée créative. L’illustratrice a voulu se confronter aux expériences de ses collègues. Son livre Les Ateliers est le fruit de la rencontre de 24 illustrateur·trices qui lui ont parlé de leur manière de stimuler le muscle créateur et des conditions dans lesquelles celui-ci peut fonctionner. Rapport entre travail artistique et non artistique, procrastination, besoin de reconnaissance de l’activité créative comme un travail, l’atelier comme lieu intime d’une émergence, épiphanie créative : Delphine Perret montre à travers ces rencontres que la mise au travail nécessite le déploiement d’une énergie considérable.
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Le livre comme medium
Page de garde, reliure, sens de lecture, 4e de couverture, Blexbolex envisage le livre comme une mécanique précise, dont il use et détraque les rouages pour imaginer des publications qui surprennent et émerveillent par leur ingéniosité et leur capacité à créer de la narration. L’illustrateur revient sur les prémisses de cette passion pour l’objet livre dans un atelier de sérigraphie et commente toute la variété de sa production qui s’étend de productions underground, jusqu’au polar et à l’imagier jeunesse.
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Sur l'accident heureux
Réfractaire à l’intentionnalité et aux processus de création figés, Anne Brugni a mis en place un cadre de travail où l’accident, l’association fortuite et la sérendipité peuvent surgir. Elle compose ainsi souvent à partir de papiers découpés qui se retrouvent en fouillis sur son bureau ou au sol. Certains hasards de proximité favorisent la mise en forme des images. L’artiste décrit ce mode de production fait d’incertitude contrôlée où l’idée voisine toujours avec l’oubli, le déchet avec le repêchage.
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Sur le théâtre de papier
Passionnée par le théâtre et la danse, mais se jugeant peu douée pour ces pratiques, Marion Fayolle a contourné les limites de la scène en imaginant un théâtre sur papier, où elle fait danser et bouger ses personnages. Elle explique sa manière de traiter les figures humaines comme des archétypes déguisés, qu’elle décalque, et réemploie comme des comédien·nes interchangeables d’une scène et d’un livre à l’autre. Ses histoires se développent à partir d’un dessin qui en suggère un autre, dans une forme de séquence aux potentialités d’interaction et de transformation bien plus vastes que celles des individus de chair sur scène.
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Au sujet des contraintes de temps et d'espace
Se questionnant sur les contraintes qui pèsent sur une activité d’illustration, Mirjana Farkas les regroupe sous les vastes catégories du temps et de l’espace. Temps qu’on gagne et qu’on perd, dont on rêve ou qu’on parvient à se ménager. Temps long du livre et plus ou moins court de la commande. Espace du musée imaginaire qui peuple l’esprit, celui des rencontres et des collaborations. Mais aussi espace physique des activités créatives, qu’il s’agisse de l’atelier ou du médium. Mirjana Farkas évoque sa pratique sous le prisme de ces diverses manières d’appréhender ces contraintes qui sont aussi des opportunités.
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Comment le style personnel se fond dans un travail en duo
Dans cette conférence, Anne-Margot Ramstein évoque le travail à quatre mains qui se développe par le biais de sa collaboration avec Matthias Arégui. Entamée de manière instrumentale, afin d’avoir des dessins à montrer à une éditrice, cette fabrication d’images en commun a permis à l’illustratrice de se libérer de certaines pesanteurs liées au style personnel et à la signature qu’on attend d’un album. Elle raconte comment fonctionne cette collaboration, où iels se permettent d’ajouter ou d’effacer sans déférence marquée pour le travail de l’une ou de l’autre, afin de créer une œuvre duelle, et comment cette activité en binôme irrigue sa pratique personnelle.