À l'occasion du Grand Prix Rodolphe Töpffer 2018, qui lui a été décerné, et de l'exposition Recoins accrochée par des étudiants de l'option image/récit, l'auteur et éditeur de bande-dessinée français Jean-Christophe Menu s'entretient avec son confrère et enseignant à la HEAD Clément Paurd. Cette figure majeur de la bande-dessinée indépendante revient sur ses multiples expérimentations, comme celles, collectives, de l'OuBaPo (ouvroir de bande dessinée potentielle), où il s'imposait des contraintes d'ordinaire réservées au texte tels que le palindrome. À l'inverse de la plupart de ses collègues, Jean-Christophe Menu s'est refusé à se limiter à un personnage récurrent, d'où une oeuvre très riche. Mais s'il n'hésite pas à tuer les plus abjects de ses anti-héros, comme Meder, un psychopathe aux penchants scatologiques, leur fantôme peut ressurgir dans des planches plus tardives. Ou peut-être aussi dans ces rêves de valises remplies d'objets d'enfance qui semblent l'obséder. Marqué par le surréalisme, Menu voit dans les récits de son inconscient une passerelle entre ses pratiques de la fiction et de l'autobiographie. Une manière d'échapper au réalisme qu'il vilipende et de rendre hommage à certains de ses maîtres comme George Herriman.

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