intervention au CAAP - Genève
© Marie-Antoinette Chiarenza
intervention au CAAP - Genève
© Marie-Antoinette Chiarenza
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© Marie-Antoinette Chiarenza
intervention au CAAP - Genève
© Marie-Antoinette Chiarenza

REM_houhouHaHa

Septembre 2013 - Juin 2014

REM_houhouHaHa
Lab.zone 2013-2014
Marie-Antoinette Chiarenza
RELAX (chiarenza & hauser & co)

Participant_es
Angela Cardona, Camille Dumond, Caroline Momo, Diane Yeterian, Lucas Oettli, Murat Bulut Aysan, Mylène Silva, Nicolas Vulin, Nicole Murmann, Stefan Botez, Marion Goix et Costanza Candeloro, Alex Davinson et Emilie Debattista et Isabelle Richner, Vana Kostayola

Art au Centre ambulatoire d'addictologie psychiatrique, Genève. Projets de recherches et d'interventions artistiques sur invitation des Affaires culturelles des HUG (Hôpitaux universitaires de Genève). Le CAAP est un lieu de soin et un centre de recherche.

Visites guidées du mardi 6 mai 2014, 15-19h

L'intervention artistique se passe en deux temps. Un temps court, rapide et visuel et un temps long sous forme de recherches et d'interventions ponctuelles. La première partie (le temps court), a pris la forme d'une résidence, d'avril 2013 à mai 2014, avec des ateliers d'art, de thérapies, des tests d'images dans les couloirs, des groupes de lecture, des discussions et colloques. En rythmes inégaux, avec des moments de doute et de conflits d'engagement, nous avons eu la chance de travailler dans une des salles du centre, une salle que nous avons transformée et nommée jungle houhouHaha. En fait pas vraiment, disons une presque-jungle, puisque nous n’avions pas de plantes exotiques, mais les plantes que le staff a eu la gentillesse de nous prêter. Cette première phase était une prise d'espace et se termine par des visites guidées au centre le mardi 6 mai 2014. La deuxième partie (le temps long) est une transformation de la salle houhouHAHA en atelier de résidence et l'envie de proposer une coopération entre artistes et toutes personnes de professions diverses travaillant au Centre.

Sur un questionnement de l'art et de son pouvoir de définition

« Embêtez-nous le plus possible ! Les murs, la longueur des couloirs (labyrinthe), les salles, aucun problème, vous pouvez les utiliser. L'ouverture sur le quartier qui représente le lien avec la cité est désirée. La façade vitrée du rez-de-chaussée s'ouvre sur l’extérieur. »  Dr Daniele Zullino, médecin et chef de service.

Quand s'agit-il d’art social ? D’art thérapie, de ses promesses et de ses limites ? Quelle approche pour l'art qui agit dans le monde professionnel et non dans un espace public visible ? Quelles esthétiques seraient liées à une recherche formelle en dehors du cube blanc de l'exposition ?  Nous, les houhouHAha, ne sommes pas dans une pratique d'art relationnel. Mais alors, comment nommer le travail que nous faisons avec les gens sur place ? On essaye aussi d'éviter les malentendus et de ne pas confondre les mots ''supportable et acceptable'' ((Michel Simenot, écrivain sociologue, critiquant la manipulation de la culture au profit des politiques et Françoise Héritier, sociologue, Anthropologie dans la cité).

Ce qui est de l'émancipation pour les artistes (sortir du monde fermé de l'art et travailler à plusieurs), est devenu pratique obligatoire de programme culturel. Certes. Mais ce n'est pas cela qui va nous arrêter, au contraire. Ce qui fascine et ce que tout le monde a compris aujourd'hui, c'est bien la force de transformation qu'amène l'art, cette chose qui permet aussi bien la proximité que la distance. N'est-ce pas bien cela qu'il faut (re)questionner, la chimie des distances ? Donc on insiste. Mais on ne définit aucun programme.  Comme Lucy Lippard, on pense qu'il faut absolument parler des fautes et des ratages parce que si on réinvente la roue à chaque fois, c'est parce que les artistes croient que ce qu'ils font en public c'est toujours un succès. (orig.: I think it's also important to talk about the failures, because one reason we're always reinventing the wheel is, frankly, every artist who's done anything in public thinks that it was a great success, even when if it was clearly not. But they say, Oh ten people came up to me and said their lives have been changed. In: Who Cares, published by Creative Time, New York, 2005). C'est justement le constat d'échec qui a poussé Rick Lowe en dehors de son studio en 1990 à Houston, TX, en dehors pour faire quelque chose d'autre que des images sur des maisons des quartiers pauvres (quelqu'un lui avait dit que oui, son art c'est bien, mais qu’il montrait seulement ce que les gens savent déjà).

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