Ce projet vise l’investigation empirique des pratiques de réutilisation des rebuts du numérique — smartphones, consoles de jeux, ordinateurs, imprimantes, baladeurs, objets connectés — en dehors des chaînes industrielles de circulation et de recyclage des matériaux. Leur ampleur croissante est selon nous une opportunité pour examiner comment des pratiques non-industrielles permettent de contourner les problèmes d’obsolescence qui accentuent le poids environnemental du secteur du numérique ; du fait des enjeux d’extraction minière ou de consommation énergétique.
Au carrefour de l’anthropologie du déchet, des Discard Studies et du champ d’études à propos des cultures Makers et du bricolage numérique, ce projet abordera les trois axes suivants :
(1) Quelles sont ces pratiques de réutilisation, au-delà de la réparation ? Quelles en sont les limites et les difficultés ?
(2) Comment les acteurs de ce réemploi numérique procèdent-ils concrètement ? Quelles compétences ces pratiques mettent-elles en place ? Quels savoir-faire et moyens techniques et humains mettent-elles en jeu ou génèrent-elles ?
(3) Qu’est-ce que cela produit en termes d’objets ? Quel est leur statut ? Comment et dans quels mondes sociaux circulent-ils ? 

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