Re: View from Nowhere

A Symposium on Art and Science in 2020

Jeudi 26 novembre 2020 à 16h
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Organisé par le master Espace et Communication de la HEAD Genève, Arts at CERN et Metahaven, le symposium « Re : View from Nowhere » s’intéresse à la manière dont la physique, « la science dans laquelle nous nous sommes le plus détachés d’une perspective spécifiquement humaine du monde », peut informer, inspirer ou circuler dans les pratiques de l’art, du design et du cinéma. Le CERN, laboratoire européen pour la physique des particules, a été fondé à Genève en 1954 dans un esprit international et multilatéral. Il servira de cadre à cet événement pour réfléchir aux nouvelles interférences mutuelles entre la science et l’art.   

Alors que la science et l’art soulèvent une multitude de questions, on peut considérer qu’ils sont liés par la curiosité et la persévérance qui animent tant les scientifiques que les artistes. Les deux domaines dépendent de ce que l’anthropologue Anna Tsing appelle « l’art d’observer » : l’attention aux rencontres transformatrices. L’art comme la science travaillent sur des questions rarement ressenties  avec autant d’urgence par d’autres que ceux qui les posent. La science sonde la texture de la réalité brute et non narrée, alors que l’obscurité et la disparité des processus créatifs ne visent pas l’élégance ou la douceur. Toutes les découvertes et conclusions de la science comme de l’art sont des raccourcis vers tout ce qui reste à découvrir. 

En dépit de ces analogies, il existe aussi des différences entre les scientifiques et les artistes, dans leur manière de penser, d’esquisser, de créer et de découvrir ainsi que dans la façon de communiquer et d’aborder leurs processus et leurs résultats. 

Dans « Re: View from Nowhere », des artistes et des chercheurs issus de milieux divers ne tenteront nullement de masquer leurs différences dans leur approche et leur vocabulaire. Ils se lanceront plutôt dans la diffusion d’une forme de vision moins filtrée, à la croisée de la science et de l’art. En confrontant les limites ultimes des possibilités de dialogue, l’événement entend favoriser un contexte non lisse pour de nouveaux échanges.  

Intervenants :


Mónica Bello
Mónica Bello est curatrice et historienne d’art espagnole. Dans son travail de curatrice, elle se concentre sur les récits de la culture actuelle technoscientifique et la manière dont les artistes amorcent de nouvelles conversations autour de phénomènes culturels émergents tels que le rôle de la science et les nouvelles connaissances en matière de perception de la réalité. Depuis 2015, elle est curatrice et directrice de Arts at CERN au Centre Européen de la Recherche Nucléraire à Genève. Dans sa fonction, elle organise les résidences d’artistes axées sur la recherche au Laboratoire et les nouvelles commissions artistiques qui reflètent les échanges entre les artistes et les scientifiques au CERN. Elle a organisé l’exposition Quantum, en tournée depuis 2018 dans différentes institutions artistiques à travers l’Europe. Elle a été commissaire invitée de la Commission d’art Audemars Piguet pour Art Basel 2018. Avant d’arriver à Genève, elle a été directrice artistique de VIDA (2010-2015) à la Fundación Telefónica, à Madrid, un prix pionnier qui explore les expressions interculturelles autour de la notion de la vie. Elle a lancé et dirigé de 2007 à 2010 le Département de l’éducation au Laboral Centro de Arte, à Gijón (Espagne). Elle a organisé des expositions et des événements en Europe et sur le plan international avec des artistes, des designers, des scientifiques et des théoriciens à travers les disciplines. Mónica Bello intervient régulièrement dans des conférences et participe à des comités de sélection des conseils consultatifs et des programmes de mentorat.
Erich Berger

Erich Berger est artiste, curateur et travailleur culturel basé à Helsinki, en Finlande. Il se concentre sur l’intersection entre l’art, la science et la technologie en posant un regard critique sur la manière dont ils transforment la société et le monde en général. Tout au long de sa pratique, il a exploré la matérialité de l’information ainsi que l’information et la technologie en tant que matériel artistique. L’intérêt actuel d’Erich Berger dans les questions du temps profond et de l’écologie hybride l’a amené à travailler avec des processus géologiques, le phénomène radiogénique et leurs implications sociopolitiques ici et maintenant. Il navigue entre les arts visuels et la science dans un domaine qu’il étudie et développe également en tant que directeur de Bioart Society à Helsinki. Ses installations, performances et interfaces sont exposées fréquemment et ont été distinguées par des institutions renommées comme le Prix Ars Electronica (AT), ZKM (DE), Vida Telefónica (ES), et Files Prix (BR).
http://randomseed.org 

Michael Doser

Michael Doser est physicien chercheur senior au CERN à Genève, porte-parole de l’expérience AEGIS et rédacteur de Physics Letters B et de Review of Particle Properties. Il s’est spécialisé dans le travail avec l’antimatière – la formation d’antiatomes, l’étude de l’asymétrie matière-antimatière, la mesure de l’interaction gravitationnelle entre la matière et l’antimatière, en l’utilisant soit comme outil soit comme objet d’étude. Il a été membre fondateur du conseil culturel de Arts at Cern (2011-2014) ; ses conférences s’adressent à une large audience allant des enfants aux décideurs ; il mène de nombreuses activités de sensibilisation, incluant des événements associés à l’art, tant sur le plan local qu’international. 
Lukáš Likavčan

Lukáš Likavčan, chercheur et théoricien, écrit sur la philosophie de la technologie, l’écologie politique et les cultures visuelles. Il enseigne au FAMU, centre d’études audiovisuelles, à Prague et à l’institut Strelka pour les médias, l’architecture et le design à Moscou. Lukáš Likavčan collabore également au programme de bourses Digital Earth (digitalearth.art). Membre de Display – Association for Research and Collective Practice (Prague), il est l’auteur de Introduction to Comparative Planetology (Strelka Press, 2019). 
likavcan.com 

 

Metahaven

Le travail de Metahaven porte sur le cinéma, l’écriture et le design. Films réalisés par Metahaven : The Sprawl (Propaganda about Propaganda) (2015), Information Skies (2016, nominé aux European Film Awards 2017), Hometown (2018), et Eurasia (Questions on Happiness) (2018). Expositions en solo : Turnarounds, e-flux, New York (2019), Version History, ICA Londres (2018), Earth, Stedelijk Museum Amsterdam (2018), Hometown, Izolyatsia, Kyiv (2018), Information Skies, Auto Italia, Londres (2016), The Sprawl, Yerba Buena Center for the Arts, San Francisco (2015), et Islands in the Cloud, MoMA PS1, New York (2013). Expositions collectives : Ghost:2651, Bangkok (2018), the Busan Biennale (2018), the Sharjah Biennial (2017), the Gwangju Biennale (2016), Private Settings: Art after the Internet, Musée d’art moderne de Varsovie (2014),et Frozen Lakes, Artists Space, New York (2013). Récentes conférences : « An Evening with Metahaven » au Museum of Modern Art, New York (2019), « After The Sprawl » Castello di Rivoli, Turin (2019), et « Inhabitant » Harvard GSD, Cambridge (2020). Publications récentes : PSYOP : An Anthology (Koenig Books, Londres, 2018, coédité avec Karen Archey), et Digital Tarkovsky (Strelka Press, Moscou, 2018). https://www.instagram.com/metahaven/
Blanca Pujals

Blanca Pujals est architecte, chercheuse en sciences spatiales et auteure critique. Sa pratique interdisciplinaire, basée sur la recherche spatiale et l’analyse critique, aborde des questions de culture contemporaine, de philosophie de la science et de politique transnationale, en développant des outils pour entreprendre une analyse à travers différents dispositifs visuels et soniques. Son travail englobe le cinéma, l’architecture, des conférences, des projets en tant que curatrice, l’enseignement et l’écriture critique. Elle est titulaire d’un bachelor en architecture de l’École technique supérieure d’architecture de Barcelone. Elle a complété ses études par un master en théorie critique et études muséales au programme d’études indépendant du musée MACBA, dirigé par le philosophe Paul B. Preciado. Elle a récemment obtenu un postgrade au Centre for Research Architecture (Visual Cultures Department) à la Goldsmiths University de Londres, sous la direction de Susan Schuppli et d’Eyal Weizman. Elle prépare actuellement son doctorat en Arts and Sciences axé sur la pratique traitant de la géopolitique et des articulations spatiales des infrastructures des sciences fondamentales.
Tamara Vázquez Schröder

Tamara Vazquez Schröder, physicienne des particules expérimentée, travaille pour l’expérience ATLAS. Elle a rejoint la collaboration ATLAS en 2010 en tant qu’étudiante en doctorat de l’Université de Goettingen et en post-doctorat de la McGill University jusqu’en 2018 puis en tant que chercheuse associée du CERN jusqu’à mi-2020. Depuis août 2020, elle est membre du personnel LD de la recherche au CERN. Ses recherches se concentrent sur les mesures et les recherches des processus physiques impliquant le quark top, le boson de Higgs et les nouvelles particules. Elle a participé à divers projets et événements de Arts at CERN tels que l’atelier « Thinking Alleys » de Cassandre Poirier Simon ‒ inspiré par des systèmes narratifs hybrides ‒ et le projet « Space Time Energy » avec Julie Lang et Anne Sylvie Henchoz. Elle a été invitée en tant qu’oratrice à la conférence « Science meets fiction » à la HEAD en octobre 2019. Auparavant, elle a participé à différents projets littéraires, artistiques et scientifiques tels que l’interview « Artists on the loose at the Large Hadron Collider » de Natasha Mitchell pour l’émission de radio Science Friction, ABC Radio National, Australian Broadcasting Corporation, en juillet 2019 ; elle a contribué à la publication The elementary bestiary sur le blog CCCB, rédigé en espagnol puis traduit en catalan et en anglais ainsi qu’à l’événement « The hunt of the Higgs Boson » dans le cadre du festival de littérature amplifiée Kosmopolis qui reliait la salle de contrôle d’ATLAS à Barcelone (Espagne) en 2013.

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