De la secrétaire-bibliothécaire au Master en Sciences de l’information

Les 100 ans d’une formation

Des débuts timides dans un contexte difficile

© BGE, Centre iconographique

Le 23 octobre 1918, l’École d’études sociales pour femmes donne ses premiers cours à une volée de 27 étudiantes qui se destinent à la protection de l’enfance, aux activités sociales ou encore à la direction d’établissements sanitaires ou d’hôtels. Des formations variées auxquelles s’ajoute une section « bibliothécaires, secrétaires, libraires » qui parvient à attirer 9 jeunes filles. Un tiers des inscrites : un joli succès !

Une réussite d’autant plus remarquable que le contexte est délicat. Si la Suisse a échappé aux combats de la Grande Guerre, à l’automne 1918, elle est touchée par une épidémie de grippe qui contaminera plus de 50 % de la population genevoise.

Au fil des années, les cours s’étoffent : bibliothéconomie, organisation des bibliothèques, bibliothèques spécialisées, littérature, etc. Pourtant, les « secrétaires-bibliothécaires », puis les « bibliothécaires-secrétaires » ainsi formées ne se satisfont pas de ce programme encore hybride, qui les oblige à suivre de nombreux cours en commun avec leurs collègues futures assistantes sociales.

Enfin une École de bibliothécaires !

© BGE, Centre iconographique

En 1948, la section des Bibliothécaires-secrétaires devient l’École de bibliothécaires, dirigée par des spécialistes du domaine, avec un programme propre et une commission active chargée d’en assurer l’évolution. Une solide formation théorique sur 4 semestres, une année de stages dans plusieurs bibliothèques et un travail de fin d’étude assurent une formation polyvalente.

Le programme n’a cessé de s’enrichir au fil des décennies de cours sur les moyens les plus modernes de diffusion de l’information. Dans les années 1970 apparaissent les premiers enseignements d’informatique documentaire, d’archivistique ou de gestion des moyens audiovisuels. Les années 80, qui voient s’intensifier la « société de l’information » et la diversification des tâches des bibliothécaires, amènent à un profond remaniement du programme, pour mieux coller à la réalité de la profession.

De l’École supérieure d’information documentaire au Master en Sciences de l’information

© Fonds Yolande Esterman

L’E.S.I.D. voit le jour en 1990, avec la ferme intention de mener la formation vers une complète reconnaissance du titre auprès de la Confédération. En 1998 est créée la formation de spécialiste HES en Information documentaire, validée par un titre de niveau tertiaire, un Bachelor dès 2008, puis un Master dès 2010.

Le début d’une nouvelle ère, qui sera toujours à la recherche de la meilleure des formations pour des professionnels confrontés à des mutations de plus en plus importantes et rapides de leur métier.