Actuellement, notre planète fait face à deux défis environnementaux majeurs: la diminution de la biodiversité et le changement climatique.
Les écosystèmes d'eau douce sont particulièrement affectés. En effet, la disparition des habitats, la pollution de l'eau, les modifications dans l'utilisation des terres (transformées en terres agricoles ou à bâtir) et les effets du changement climatique sont autant de facteurs qui provoquent une diminution très importante de la biodiversité dans ces milieux, et ce à l’échelle mondiale.
Les zones humides des environnements montagneux sont particulièrement vulnérables aux effets du changement climatique en raison de leur dépendance à certains facteurs tels que les précipitations, l'évaporation et la fonte des neiges.
Trois collaborateur·trice·s de la filière Gestion de la nature d’HEPIA, Julie Fahy, assistante HES et doctorante, Eliane Demierre, laborantine, et Beat Oertli, professeur HES ordinaire, se sont penchés sur ce phénomène et viennent de publier un article intitulé «Long-term monitoring of water temperature and macroinvertebrates highlights climate change threat to alpine ponds in protected areas.»
Durant leur travail de recherche, ils ont effectué un suivi à long terme des étangs alpins de Macun (>2600 m d’altitude), dans le Parc National Suisse. Cette étude révèle une augmentation significative de la température de l'eau au cours des 15 dernières années, soit +4°C.
Bien que les communautés de macroinvertébrés aquatiques qui peuplent ces étangs sont demeurées stables entre 2002 et 2021, et ne montrent pas encore de déclin, des changements sont prévisibles à l'avenir. Elles/ils ont notamment pu observer de nouvelles espèces dans les étangs de Macun, provenant d’altitudes moins élevées.
Les étangs alpins sont d'importants refuges pour les espèces spécialistes des milieux froids, mais celles-ci pourraient à l'avenir être menacées par l'arrivée probable d'espèces plus généralistes et plus compétitives ainsi que par la réduction de leurs habitats à cause de l'augmentation de l'évaporation et les changements de précipitations.
En conclusion de cette étude, il s’avère que le suivi continu de ces milieux est crucial, de même que leur protection.