Lectio ultima de Didier Cattin - Animation, ferment de la démocratie

Après 30 ans d'enseignement à l'IES puis la HETS, principalement en animation socioculturelle et histoire du travail social, et presque autant d'années comme responsable des admissions, Didier Cattin donnera sa leçon d'adieu le mardi 9 mai.

Pour ce moment important, il a choisi de parler de l'animation sous son angle de ferment de la démocratie:

Depuis longtemps – voire depuis son apparition – l'animation socioculturelle est raillée, perçue comme non sérieuse au regard d'autres professions sociales considérées comme utiles à la société (éducation sociale, service social, entre autres). Peu nombreuses sont les personnes qui perçoivent, ou acceptent de percevoir, l'essence politique de l'animation. Cette dernière s'enracine dans le projet démocratique de l'éducation populaire qui émerge au XIXe siècle, mais l'histoire nous montre que malgré des réalisations prometteuses, ce projet a fini par buter sur l'émergence d'un individualisme croissant dès la seconde moitié du XXe siècle. Aujourd'hui porté, et nourri, par les réseaux sociaux, l'individu a pris le pas sur le collectif et l'intérêt individuel estompe la nécessité du vivre ensemble (quand il ne se construit pas à l'encontre de ce dernier). A l'heure des fake news, du capitalisme de l'attention, de l'exigence d'instantanéité et du refus de la complexité, l'animation socioculturelle peut-elle encore jouer son rôle politique pour une démocratie de plus en plus remise en cause, qui nécessite un engagement collectif et une temporalité étendue ? L'animation socioculturelle peut-elle être un ferment pour la démocratie ?

Cette leçon est publique et ouverte à toutes et tous.