Comment les images produisent-elles du sens ? Telle est la question à laquelle se consacre l’historien de l’art et philosophe Gottfried Boehm, l’un des plus importants représentants de la Bildwissenschaft ou science des images. Prenant acte de l’iconic turn et de l’exigence de penser le pouvoir et la signification propres aux images, il a développé l’idée d’une logique iconique, c’est-à-dire d’un mode de signification spécifique aux images. C’est cette thèse, sa portée, ses difficultés que nous examinerons. Comment l’image génère-t-elle du sens si elle ne fonctionne pas comme un texte ? Que veut dire la thèse selon laquelle l’image montrerait le sens ? Enfin, que faut-il entendre par « différence iconique », concept central de Boehm par lequel il désigne le mode d’émergence du sens propre aux images, qu’elles soient peintes, sculptées, photographiques, artistiques ou scientifiques ?

Audrey Rieber est maître de conférences en philosophie à l’ENS de Lyon. Après la soutenance de sa thèse qui portait sur les présupposés et enjeux philosophiques de l'iconologie panofskyenne, elle a effectué un post-doctorat au centre de recherche sur l’image eikones NFS Bildkritik à Bâle puis à la Ludwig-Maximilians-Universität à Munich. Elle est lauréate de la Fondation Alexander von Humboldt et du Programme Avenir Lyon Saint-Étienne de l’Université de Lyon. Ses travaux portent sur l’esthétique et la philosophie de l’art, notamment sur les questions de forme, de symbole, d’image et d’historicité. Elle est l’auteur de nombreux articles et d’un livre intitulé Art, histoire et signification. Un essai d'épistémologie d'histoire de l'art autour de l'iconologie d'Erwin Panofsky (L'Harmattan 2012) et l’éditrice scientifique de Penser l'art, penser l'histoire (L'Harmattan 2014). Elle travaille également comme traductrice (Hans Belting, Alois Riegl, Friedrich Kittler) et co-dirige actuellement une traduction collective de textes de Gottfried Boehm.