La remise du Prix a eu lieu à l’Espace Hippomène jeudi 13 octobre en présence d’un public enthousiaste. Les candidatures de cinq diplômé-e-s de la HEAD ont été retenues parmi les 30 candidatures reçues. Ainsi Hind Chammas, diplômée Master Media Design, Sayaka Mizuno, diplômée Bachelor Cinéma / cinéma du réel, Coline Mauroy, diplômée Bachelor Architecture d’intérieur, Laure Rogemond, diplômée en Communication visuelle, et Dorian Ozhan Sari, diplômé Bachelor en Arts visuels ont présenté leurs projets pendant la soirée. Tou-te-s les candidat-e-s retenu-e-s ont travaillé sur le thème de la migration, l’intégration, l’accueil, l’humanité.
« La HEAD – Genève se conçoit comme une entité politique au sens où elle s’empare des questions et des enjeux majeurs qui traversent nos sociétés et s’adressent aussi bien au public, aux « consommateurs » de l’art et du design qu’aux citoyens. Ainsi la question brûlante des réfugiés, de l’accueil, de l’autre, des solidarités de toute nature, de la relation humaine avec tous, quelles que soient leur origine, leur couleur, leur appartenance sociale ou leur orientation de vie, traverse-t-elle nombre de projets réalisés par nos étudiant-e-s. », a dit Jean-Pierre Greff, directeur de la HEAD, qui s’est exprimé après les interventions de Matteo Pedrazzini, président de la Croix-Rouge genevoise, et Yves Daccord, directeur général du CICR.
+Pour cette deuxième édition, le Prix a été attribué à Laure Rogemond pour son travail de diplôme « Je vais essayer, c’est la vie ».
Le travail de Laure Rogemond, 26 ans, se cristallise dans « un petit coffret, dont la discrétion et la finesse de sa réalisation, sont inversement proportionnels à la densité de son contenu. Un coffre, quatre livrets, qui sont le témoin et le reflet d’une réalité, de vies, de l’humanité : « Là-bas », « Voyage », « Ici », « Testaldet, le récit d’un jeune homme ». Le travail de Laure Rogemond s’inscrit dans un courant du graphisme qui dès le milieu du XIXe siècle, dans le sillage de la révolution industrielle, a visé à aider l’usager du paysage visuel à mieux appréhender, comprendre et maîtriser son univers quotidien, en se distanciant d’une pratique de la communication visuelle à visée essentiellement commerciale. Les instigateurs de ce courant entendent privilégier une approche citoyenne et responsable. » a déclaré Nathalie Narbel, directrice de la Croix-Rouge genevoise. « Un graphisme qui donne à voir, un graphisme qui invite à la réflexion, un graphisme qui tend à favoriser le lien social, qui contribue à rendre notre vie commune un peu plus humaine. » Préoccupée par la problématique de l’immigration, s’interrogeant sur le rôle du designer graphique confronté à une telle problématique, Laure Rogemond s’est immergée dans la vie quotidienne de personnes migrantes à Genève, organisant un atelier à La Roseraie, favorisant la prise de parole et les échanges. Elle a initié un processus participatif visant, grâce à ce projet graphique, à donner un visage à cette population marginalisée.
Le jury était composé des personnalités suivantes : Mohini Ghai Kramer, directrice adjointe de la communication au CICR, Jean-Pierre Greff, directeur de la HEAD, Isabelle Moncada, journaliste et productrice à la RTS, Françoise Ninghetto, ancienne directrice adjointe du Mamco et historienne de l’art, et Nathalie Narbel, directrice de la Croix-Rouge genevoise.
La soirée a été introduite par une performance de Christelle Sanvee, diplômée en Arts visuels, option art/action. Les travaux des candidats étaient présentés dans une scénographie de Juliette Roduit, architecte d’intérieur alumna de la HEAD.
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