HES-SO Genève

Comment vivent vraiment les aînés en Suisse

HETS

Plusieurs projets de recherche se penchent sur la qualité de vie des personnes âgées, trop souvent considérées comme une charge pour la collectivité. Les professionnels du travail social font le pari de rendre à nos aînés une vraie place dans la société.

«On n’est plus vieux à 65 ans! Aujourd’hui, nombre de retraités exercent des activités bénévoles ou conservent une activité professionnelle accessoire», constate Eric Crettaz, professeur à la Haute école de travail social (HETS). De fait, la plupart des retraités sont en bonne santé et peuvent compter sur des revenus suffisants. La majorité des 80-90 ans vit encore à son domicile de façon plus ou moins autonome. Mais cela ne suffit pas à rendre compte de leur qualité de vie réelle qu’il faut mesurer dans les sept dimensions identifiées par la recherche scientifique, explique encore le spécialiste: famille et amis, bien-être émotionnel, bien-être matériel, santé, travail et actes productifs, communauté locale et sécurité personnelle. Un travail mené sur la base notamment des statistiques FORS et OFS analysées sur 15 ans, et dont il compte tirer un outil de suivi de l’évolution de la qualité de vie des personnes âgées en Suisse.

Une rupture peut par exemple intervenir lors de l’entrée en EMS. Alors que l’engagement citoyen est particulièrement élevé chez les personnes du 3ème âge vivant à domicile, on note une forme de retrait civique lors de l’entrée en institution. La professeure Barbara Lucas poursuit ses travaux sur la citoyenneté des personnes âgées, dans la foulée du projet «Voter en EMS !». Un réseau de politologues avait proposé un soutien aux résidents, démontrant qu’il est possible d’encourager le sentiment d’appartenance et de participation à la collectivité. L’intégration est en effet un objectif prioritaire pour les chercheurs de la HETS, comme pour ses étudiants. Ulrike Armbruster Elatifi, responsable d’un cours sur l’intergénérationnel dans l’espace public urbain, les emmène par exemple dans les quartiers genevois pour rétablir un lien entre les générations.

 

Crédit photo : Absolut