Cent titres sans Sans titre

Mercredi 1 Avril 2015

Lecture d’extraits de "Cent titres sans Sans titre » de et par
Fabienne Radi
Mercredi 15 avril 2015 à 18h30
Halle Nord, Place de l'Ile 1, 1204 Genève
dans le cadre de l’exposition «Bourses déliées»

‘Cent titres, sans Sans titre’ : le titre du dernier livre de Fabienne Radi donne d’emblée le ton par une amusante allitération racinienne et dit à demi-mot de quoi ces 100 textes sont issus.

Lauréate de la Bourse d’écriture du Fonds cantonal d’art contemporain, elle a choisi des titres d’œuvres de la collection pour en faire des histoires. Il est question de limace et de rouge à lèvres, de radiateur, de soirées chic où chacun se fait mousser, de champagne, de quintessence fluorée, de blaireaux internationaux collectionneurs, de peau d’âne et de vache, de chien mémento mori, d’indolence végétale, de cactus poilus et de vomi d’avion. C’est qu’Autruche-n’a-qu’un œil a plus d’un tour dans son sac et ne met pas la tête dans le sable !

D’une écriture leste et drôle elle parle un peu d’art, du « monde de l’art » et de ses travers, beaucoup de la vie, sûrement de la sienne n’hésitant pas à dire « je », mais aussi des nôtres. Ces textes toujours assez courts, fables sans morale, poèmes en prose, jeux de mots et sentences composent un vivifiant livre de chevet très soigneusement édité par Boabooks. Aussi programmatique que de l’art conceptuel, absurde comme Dada, mêlant haute et basse culture à l’inquiétante étrangeté comme il se doit, rapprochant vie et art comme le souhaitait Filliou, cet album primo avrilesque hilarant fait mouche, mouche du coche même !

Fabienne Radi répond pleinement à la demande par le détour, elle parle de tout heureusement sans parler des œuvres ! Elle le fait sans concession ni retenue de bon ton mais sans lieux communs ni moquerie, dans une écriture précise et sur un ton primesautier. Les tenants de la description, de l’analyse d’œuvre et du catalogue raisonné devront attendre. Fabienne Radi, première à remporter cette bourse, nous fait entrer dans une collection d’œuvres plastiques par le langage. Elle commence par le commencement, s’attache au titre et s’y tient, en reste là et nous emporte ailleurs.  Elégante, elle laisse aux autres, celles et ceux qui à sa suite remporteront la Bourse d’écriture du FCAC le soin d’aller plus loin, ou pas.

Claude-Hubert Tatot

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Cent titres sans Sans titre
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