HES-SO Genève

Créagir, l'atelier-projet qui marie les compétences

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Géographe et économiste, Laurent Cornaglia coordonne depuis 2011 l’atelier-projet Créagir qui réunit des étudiants de 5 des 6 écoles de la HES-SO Genève. En combinant leurs connaissances, ils développent des projets concrets dans le domaine du développement durable. Chargé de cours en management durable à la Haute école de gestion (HEG), Laurent Cornaglia est aussi fondateur et directeur associé du bureau Maneco, spécialisé dans les analyses environnementales et les audits en management durable. Il est l’un des avocats les plus convaincus de l’approche pluridisciplinaire prônée par les HES.

Les HES défendent une approche interdisciplinaire, mais des univers aussi différents que la gestion, le design ou la santé peuvent-ils vraiment communiquer et s’enrichir mutuellement ?

La collaboration entre étudiants de différentes écoles et le travail en interdisciplinarité apportent une vraie valeur ajoutée dans la gestion de projet qui se concrétise tant par la découverte des compétences de l’autre que par la reconnaissance de ses propres apports. Dans les cours interdisciplinaires, les étudiants semblent plus attentifs, plus motivés que dans le cadre d’enseignements classiques. C’est une richesse pour un étudiant de la HEG que de pouvoir parler design avec un étudiant de la HEAD, ou pour un travailleur social de la HETS d’écouter des spécialistes en nutrition provenant de la HEdS. Mes oreilles résonnent encore de ces échanges entre étudiants, fiers de leurs compétences.

La HES-SO Genève décerne chaque année le prix Créagir qui récompense un projet dans le domaine du développement durable. Comment est né cet atelier ?

A l’origine, des enseignants des différentes écoles HES genevoises se sont réunis par intérêt du travail en commun, et avec la volonté d’œuvrer dans le domaine du développement durable. La paternité du projet leur revient. Il a ensuite fallu ensuite convaincre les écoles de faire la promotion de cet atelier « hors cadre » auprès de leurs étudiants et trouver des places dans les plans d’études de chaque école. Ce dernier point n’a pas été une mince affaire.

Concrètement, comment des étudiantes et étudiants de différentes écoles collaborent-ils ? Y a-t-il des aménagements dans leur cursus ?

Au début de l’atelier, les étudiants des différentes écoles profitent d’un enseignement de base durant la semaine qui précède la rentrée académique. Ils apprennent également à se connaître, à travailler ensemble et finalement se réunissent autour d’un projet concret, en lien avec le développement durable. Seule contrainte, respecter le mélange des écoles et si possible des genres…

Deux projets ont déjà été récompensés, en 2013 et 2014. Quels enseignements tirez-vous de ces premières expériences ?

La plupart des projets présentés sont riches, complets et originaux. Ils répondent à des critères précis que le jury du prix évalue sans concessions : être économiquement viable, apporter une réelle valeur ajoutée, tant sociale qu’environnementale. Les groupes nés de Créagir continuent souvent de travailler ensemble et se constituent même en association. J’ai constaté dernièrement avec plaisir que les vainqueurs de la première édition poursuivaient l’installation des ruches sur les toits des écoles, le projet qui avait été récompensé. Pour nous autres enseignants, c’est un vrai signe de réussite professionnelle que de voir nos étudiants entrer dans la vie active avec des projets qui leur tiennent à cœur.

Vous-même enseignez au sein HEG et dirigez en même temps votre entreprise. Y appliquez-vous une approche interdisciplinaire ?

Oui, dans notre bureau d’études en management durable, chaque collaborateur apporte aux différents mandats une compétence complémentaire. Les clients demandent souvent des approches globales et le fait de travailler avec des collègues d’autres disciplines est garant d’une meilleure compréhension et donc d’un meilleur résultat.